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La Grande Vague d'Hokusai

La Grande Vague d'Hokusai

"Sous la vague au large de Kanagawa" est mieux connue sous le nom de "La Grande Vague", et mesure 25x37 cm.

Exposée au Metropolitan Museum of Art de New-York, elle est l’œuvre la plus connue de l’artiste Japonais Hokusai, et est la première de sa série : Trente-six vues du Mont Fuji, réalisée entre 1831 et 1833.

Celle-ci reprend le thème très classique et traditionnel dans la culture Japonaise du Mont Fuji, volcan sacré associé au dieu du feu.

Mais Hokusai le montre d’une manière très originale et nouvelle : Il dessine la montagne de nombreuses fois, sous différents points de vue, différentes lumières et saisons. Le volcan est parfois très imposant, et parfois minuscule.

L’époque d’Hokusai est celle de l’ouverture des frontières du Japon au reste du monde. Il y a donc de nombreuses influences, et l’artiste s’inspire notamment de la façon de représenter la perspective dans la peinture européenne.

Le tableau de La Grande Vague est un symbole de la façon dont les Japonais ressentent la fragilité de leur pays, qui est soumis aux agressions de la nature : séismes, typhons, tsunamis, tempêtes, glissements de terrains, inondations …

Autres estampes de la série Les 36 vues du Mont Fuji, 1829-1833.Autres estampes de la série Les 36 vues du Mont Fuji, 1829-1833.Autres estampes de la série Les 36 vues du Mont Fuji, 1829-1833.

Autres estampes de la série Les 36 vues du Mont Fuji, 1829-1833.

Dans La Grande Vague (1830-1831), le mont Fuji est très petit. La mer occupe la majeure partie de l’œuvre, c’est elle qui est au premier plan. Pour cela, l’artiste s’inspire des lois de la perspective.

Les morceaux de vague se superposent les uns sur les autres, ce qui donne une impression de collage. En Orient, le sens de lecture est inversé. La vague va donc de droite à gauche et guide notre regard vers le mont Fuji à l’arrière plan.

L’artiste a cadré l’image de manière à se centrer sur les vagues, ce qui donne l’impression au spectateur qu’il est lui aussi dans le tableau et dans la mer.

L’œuvre expose des lignes sinueuses, qui ondulent et tournoient. Toutes les formes et les lignes sont courbes et suivent la direction que donne la vague, comme emportées par sa force. Les contours sont très importants et encerclent les formes.

On remarque dans l’image une forme inhabituelle, celle d’un petit rectangle en haut à gauche. C’est un cartouche. A l’intérieur de trouve la signature de l’artiste. Cela est très courant dans les estampes japonaises.

cartouche de la signature d'Hokusai

cartouche de la signature d'Hokusai

Le paysage est dans la tempête, les couleurs sont donc dans une tonalité froide.

Le ciel est gris et noir, mais la couleur la plus présente est le bleu de Prusse (Couleur de synthèse importée au Japon par les Hollandais vers 1820), nuancé afin de rendre la mer plus réelle. (Du bleu foncé au bleu très clair).

La lumière est également très présente dans l’œuvre, grâce à la présence du blanc du papier qui apparait à plusieurs endroits : dans l’écume des vagues, dans la neige du mont Fuji, dans les gouttes d’eau.

Ce vide n’est pas un manque. Dans la spiritualité asiatique, le vide est une respiration positive, indispensable à la vue et à la pensée.

Les nuances de bleu

Les nuances de bleu

La technique utilisée est celle de la gravure sur bois (ou xylographie).

La Grande Vague est donc une estampe, c’est-à-dire que le dessin a été imprimé à partir d’une plaque de bois gravée, creusée à l’aide d’un instrument appelé gouge.

Une encre recouvre la plaque de bois, une feuille est posée dessus, et un objet vient presser le tout. Il faut autant de plaques qu’il y a de couleurs. C’est le même principe que pour un tampon.

L’œuvre parle d’une tempête et saisit l’instant même où la vague, gigantesque, menace d’engloutir les fragiles embarcations des pêcheurs.

Elle évoque donc l’homme, si petit et si fragile face à une nature très forte qu’on ne peut pas maîtriser. C’est également un paysage, et l’une des vues du Mont Fuji.

Biographie :

Katsushika Hokusai est né en 1760 dans la campagne de Tokyo, au Japon. Il est adopté très jeune par un artisan et développe très tôt des aptitudes au dessin, se décrivant lui-même comme « fou de dessin ».

Il fait son apprentissage chez un xylographe (graveur sur bois) de 1773 à 1778.

Tout au long de sa vie mouvementée et difficile, souvent pauvre, il déménage sans arrêt et change continuellement de nom et de signature selon les étapes de son travail et l’évolution de son style.

Il a eu 120 noms différents !

Il est un des ambassadeurs de l’art Japonais, et on retrouve dans son travail les notions de fragilité et de complémentarité des choses.

Il aime peindre les hommes simples de tous les jours, comme des pêcheurs, des artisans, des paysans dans leur occupation quotidienne, mais aussi des animaux, des plantes et des paysages.

Autres estampes d'Hokusai : Deux jeunes femmes à la lecture, Vieux tigre bondissant dans la neige, et Iris et sauterelle.Autres estampes d'Hokusai : Deux jeunes femmes à la lecture, Vieux tigre bondissant dans la neige, et Iris et sauterelle.Autres estampes d'Hokusai : Deux jeunes femmes à la lecture, Vieux tigre bondissant dans la neige, et Iris et sauterelle.

Autres estampes d'Hokusai : Deux jeunes femmes à la lecture, Vieux tigre bondissant dans la neige, et Iris et sauterelle.

Ses paysages ont révolutionné l’art japonais, car il les place, comme un portrait, au rang de sujet à part entière.

Il influence de nombreux artistes du 19ème siècle, comme les impressionnistes tels que Vincent Van Gogh, Claude Monet, Edgar Degas, ou des artistes symbolistes comme Gustave Klimt.

Artistes influencés par Hokusai : Claude Monet, Vincent Van Gogh et Gustave KlimtArtistes influencés par Hokusai : Claude Monet, Vincent Van Gogh et Gustave KlimtArtistes influencés par Hokusai : Claude Monet, Vincent Van Gogh et Gustave Klimt

Artistes influencés par Hokusai : Claude Monet, Vincent Van Gogh et Gustave Klimt

Hokusai meurt en 1849 et laisse, après 70 ans de travail, des milliers d’œuvres (environ 30000 dessins), qui varient sur la technique (dessin, peintures, gravures, livres illustrés) et les sujets (paysages, portraits, illustration de poèmes…)

De nombreux artistes se sont inspirés de La Grande Vague, des peintres, des poètes mais aussi des compositeurs comme Claude Debussy, avec La mer.

Cette image est tellement connue que des artistes contemporains s’en servent et y font référence, comme Bernard Pras, qui représente la vague avec un assemblage d’objets du quotidien (prises électriques, gants en plastique…).

Des marques vont s’en inspirer, comme Quiksilver. La vague devient l’emblème, le logo et fait référence au monde sportif des surfeurs.

La marque Levis va également détourner cette image célèbre afin de créer une publicité. Cette fois-ci, la mer est faite de jeans et déborde du cadre.

Bernard Pras, logo de Quiksilver et publicité de Levis.

Bernard Pras, logo de Quiksilver et publicité de Levis.

Logo Quiksilver (marque australienne spécialisée dans les sports de glisse mer et montagne), Logo Roxy
Logo Quiksilver (marque australienne spécialisée dans les sports de glisse mer et montagne), Logo Roxy

Logo Quiksilver (marque australienne spécialisée dans les sports de glisse mer et montagne), Logo Roxy

Sneakers Nike Toki, par le designer Ryan Altianzar, d'après la Grande Vague d'Hokusai, après la catastrophe de 2011

Sneakers Nike Toki, par le designer Ryan Altianzar, d'après la Grande Vague d'Hokusai, après la catastrophe de 2011

Mont Fuji et Kanagawa

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